Le territoire dans tous ses états

les 13, 14 novembre 2009

Colloque International Le territoire dans tous ses états

Face aux nouvelles donnes écologiques, économiques et sociales, le territoire et la ville sont des réalités en pleine redéfinition. La faillite du système financier et économique néolibéral et du projet intellectuel postmoderne, la fragmentation spatiale et sociale du territoire et la privatisation des lieux publics fragilisent l’idée progressiste d’un espace possible du partage et de la fraternité concrétisé jusqu’ici par la ville. Quelle place la transformation du territoire habité laisse-t-elle au projet ? Nous essaierons d’apporter des réponses en réunissant librement la parole d’architectes, de responsables politiques, de paysagistes, d’économistes, de philosophes, de sociologues et d’historiens. Constat et critique sur le « projet urbain » Né d’une critique nécessaire des « grands ensembles » et de la politique de zoning, le « projet urbain » avait pour objectif de reconstruire la polyvalence du territoire bâti, et l’échelle citadine. Au fil des deux dernières décennies, il est devenu un lieu commun dont l’énoncé remplace la compréhension, et qu’on invoque sans l’expliquer. Il permet tout à la fois d’affirmer un souhait de démocratie locale (participations, associations et comités), de multiplier les experts – superposer les couches de savoirs : « la ville c’est compliqué » – et de dissimuler, derrière une complexité apparente, les options politiques possibles. Dans le « projet urbain » rien ne garantit la cohérence entre formes et discours, ni ne protège d’une simplification obscure liée à une complexification arbitraire. La question de l’espace de la ville est évacuée au profit d’« images de quartiers » ou d’« objets-paysages » conçus au service de la communication politique. Peut-on efficacement poser la question de la métropole et proposer l’horizon d’un « Grand Paris » sans avoir préalablement précisé au service de quel projet de société et avec quels moyens ce projet entend se déterminer ? L’état du savoir, du savoir-faire et des pouvoirs Nous tenterons de confronter deux approches du réel. La première procède à partir de l’analyse d’une réalité crue : les tableaux et diagrammes donnent la mesure de l’étalement péri-urbain en Europe, et l’on peut observer à travers le territoire les conséquences d’une croissance règlementée mais non coordonnée des constructions, d’une raréfaction et d’un affaiblissement de la maîtrise d’ouvrage publique. La seconde, interne à la discipline architecturale, s’efforce de penser le territoire tel qu’il devrait, ou pourrait être. Il ne s’agit pas de réintroduire la tentation de l’utopie, mais une posture éthique, un souci de l’habiter, une croyance dans la place de l’architecte non comme un simple « signataire » d oeuvres, mais comme une figure socialement responsable. Qu’en est-il des moyens fondamentaux du « projet », tels que la coordination entre des installations relevant de responsabilités séparées (voiries, foncier), et des liens entre les typologies des logements et les formes urbaines ? Face au partage du pouvoir entre le politique et le financier, comment l’architecte peut-il jouer un rôle critique au nom des usagers, en vertu de son savoir et de la mission de défense de l’intérêt public que lui confère la loi ? La révolution numérique La révolution industrielle avait préparé un nouvel ordre social et territorial ; quelles spatialités se profilent à travers la révolution numérique (nouvelles citoyennetés, virtualisation des échanges, etc.), dont nous mesurons la pénétration dans le quotidien de nos vies aussi bien que dans le fonctionnement de l’économie ? Le temps De quelles façons le projet peut-il porter une pensée du développement durable, sans la réduire au simple registre constructif ni aux gestes symboliques ? Le développement durable est-il un moyen de repenser la pérennité du bâti et sa capacité à muter et à s’inscrire dans le futur ? Qu’en est-il des outils d’évaluation en vigueur dans ce domaine, quelle est leur légitimité et quelle est leur pertinence ?

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