Architecture, Littérature et Enfance

les 3, 4 et 5 février 2011

Colloque International Architecture, Littérature et Enfance

Ce colloque ouvre un nouveau cycle de trois colloques interdisciplinaires, qui s’organise autour d’une thématique anthropologique, symbolique et esthétique, au siège de la Société Française des Architectes, à Paris. Nous y aborderons l’architecture comme l’art de disposer des formes en fonction des âges du corps. L’étude de l’architecture dans ses rapports avec les âges du corps s’accompagnera de l’analyse des genres littéraires qui les explorent. On s’intéressera plus particulièrement lors de ce premier colloque à l’impact de l’enfance sur l’architecture et au rôle que joue l’architecture dans la formation de la conscience de soi. Pour tenter de répondre à cette double problématique trois orientations seront privilégiées : L’anthropomorphisme en question La construction architecturale lorsqu’elle est envisagée en termes de géométrie pure, de structure, d’équilibre de formes prend le corps humain comme mesure. Le corps est, en effet, un des modèles analogiques, métonymiques, imaginaires et réels de l’architecture, depuis l’antiquité (Vitruve, Alberti, Filarète…) jusqu’au XXIe siècle, au point de devenir une abstraction autour de laquelle l’architecture se bâtit. L’anthropomorphisme de l’architecture ne se limite pas à la prise en compte anthropométrique des proportions humaines. Les développements de la science médicale, de la biologie et de la psychanalyse ont favorisé l’usage de cette analogie au XXe et au XXIe siècle jusqu’à en faire une des clés de toutes les analogies en architecture. La métaphore des âges est utilisée pour évoquer l’évolution des formes architecturales, leur reproduction ou leur déconstruction. Pourtant, si les âges de la vie sont bien l’un des paradigmes de la pensée de l’architecture, ils restent encore son impensé quand il s’agit de s’aventurer au-delà de la symbolique corporelle. On s’intéressera plus particulièrement, lors de ce premier colloque, à l’impact du corps de l’enfant sur les formes constructives ainsi qu’à la perception de ce corps par l’architecture (rapports fort/da, plein/vide, forme/fonction, structure, principes…). Souvenirs d’enfance, imaginaires et utopies architecturales L’enfance peut-elle être considérée comme le lieu originel de l’utopie architecturale ? Quel rôle joue le mythe de l’enfance dans l’expérience architecturale ? Quelle peut être sa valeur épistémologique pour comprendre l’architecture ? Quelle est la part de l’architecture dans les récits d’enfance et de jeunesse ? Quelle représentation en est proposée ? Dans quelle mesure est-elle porteuse d’un être au monde particulier ? L’architecture offre un espace à l’imaginaire, aux rêves et aux fantasmes. Elle n’est pas seulement inventive, elle joue un rôle initiatique qui reste à analyser. Les autobiographies et les manifestes des architectes seront étudiés pour comprendre le processus de leur propre formation. L’enfance participe-t-elle à un réenchantement des formes architecturales (proportions, couleurs, matières, volumes, lumières…) ? Quels rôles jouent les oppositions intérieur/extérieur, ouvert/fermé, solide/flexible… dans la perception de l’architecture ? On s’intéressera aux récits d’enfance mais aussi aux textes paralittéraires qui mettent en scène des utopies architecturales ainsi qu’aux autres productions avant-gardistes. Esthétiques architecturales et poétiques littéraires L’architecture ne peut être comprise sans prendre en compte à la fois celui qui la fabrique, qui l’habite et la « reçoit ». Le processus architectural peut s’apparenter à la forme littéraire du conte (V. Propp), comme récit légendaire, initiatique ou récit d’anticipation. Dans quelle mesure le projet architectural peut-il être envisagé comme « un conte architectural » ? Quel est le sens de cette analogie pour l’architecte ? Dans quelle mesure le conte peut-il permettre de saisir les intentions narratives de l’architecture ? Comment l’architecture intègre-t-elle les éléments du conte (progression, transformation, distorsion, substitution…) ? Selon quel dispositif (réaliste/merveilleux, sérieux/fantaisiste…) ? On s’attachera à préciser le sens de cette notion, à en apprécier la dimension heuristique à travers l’étude de la diversité des productions architecturales (maquettes, projections virtuelles, scénarii, réalisations…) afin de comprendre ce qui produit une architecture.

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